Depuis plusieurs mois, des indices convergeaient en faveur d’un retour de la bulle portée par les concepts du Web 2.0 :
1/ Des levées de fond importantes réussies par des start-up à potentiel certes mais sans revenu. Avec en France, par exemple, Netvibes qui lève 12 millions d’euros sans avoir prouver la viabilité de son modèle économique.
2/ Une valorisation des sociétés non plus construite sur leur capacité à dégager des bénéfices mais sur le nombre d’utilisateurs enregistrés (pas forcément actifs et fidèles d’ailleurs). Toujours, en France, Viaduc a levé 5 millions d’euros et revendique à mi Octobre 630 000 utilisateurs. Sur ce nombre d’utilisateurs enregistrés, une estimation de 5 % d’utilisateurs payants semble réaliste (à 60 Euros annuel en moyenne). Ce ratio permet d’envisager un chiffre d’affaires sur le coeur de métier de moins de 2 millions d’euros par an…
3/ Une ambiance générale relayée par la presse, les éditeurs… qui laisse penser que sur le Web 2.0, la prime au premier est la clé du succès, que le time-to-market est fondamental. Tous les moyens sont bons pour que ce soit crédible : construction d’un vocabulaire « hype », starification des pionniers du Web 2.0, séminaires à tout va…
4/ Une mise au second plan de la technologie et de la logistique. L’important est que son site soit « ajaxifié » et séduise au premier regard. On traitera plus tard le problème de la gestion des multiples profils qui génèrent des internautes multi-facettes (Dr Jekill & Mister Hide), de la visibilité de ces informations personnelles…
5/ Des fonds communs de placement (merci aux réformes fiscales favorisant notamment les FCPI) regorgeant de liquidités et convaincus que les business traditionnels (sociétés de services ou éditeurs de logiciels) autour des nouvelles technologies ne rapportent pas assez. Ils voient dans le Web 2.0 l’occasion de faire sauter la banque comme Sequoia l’a fait investissant dans YouTube et en multipliant sa mise par 40 en moins d’un an.
Mais cela ne suffisait pas à donner le véritable coup d’envoi à la frénésie. Il fallait un événement fondateur pour permettre toutes les dérives (comme l’affaire Napster ou le rachat de Time Warner par AOL lors de la première bulle). Google nous l’offre en rachetant YouTube pour 1,6 milliards de dollars. Ce site de partage de vidéos de 65 personnes (sorte de Video Gag géant où chacun peut déposer ses créations et les partager avec le reste du monde) est ainsi valorisé au même prix qu’une société comme Valeo ou Remy Cointreau faisant parti des 120 plus grandes entreprises françaises après seulement 1 an et 9 mois d’existence. Là encore, la convergence des médias est érigée en principe (ça vous rappelle quelque chose ?). C’est reparti pour un tour.
Au delà des excès présents et à venir, il va maintenant falloir agir avec discernement pour identifier les véritables avancées du Web 2.0 et comment bâtir des business models rentables.
PS : Pour découvrir YouTube, rien de plus enrichissant que de découvrir la jubilation de nos nouveaux millionnaires (en actions…)
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Hervé (judas)
27 octobre 2006
SI le journal 20 minutes se vendait 80 millions d’euros… serait on aussi choqué ? Pas moi !
20 minutes fait 5.5 millions de lecteur par jour …Youtube 100 millions
Le CA de 20 minutes est de 1.2 milliards /an avec un résultat de 110 millions
Youtube est environ 20 fois plus vu que le 20 minutes
J’ose même pas extrapoler le CA ni le résultat
1,6 milliard… il est ou le problème … ?
Je crois que les deux parties ont fait une belle affaire et que même si le business model n’apparait pas a tout le monde…il n’est pas si mauvais que ça !
On n’est pas a l’abri du grandnimportequoi 2.0, j’en conviens, mais il ne faut pas le confondre avec le grandnimportequoi 1.0 des années 2000 ou ce sont des jeunes aventuriers de la web économie 1.0 qui ont enrhumé des banquiers 0.0 éblouis par la couleur de leur nouveau terminal minitel !