Attention, les widgets débarquent… !

Certes, ce n’est pas un scoop auprès du grand public, mais il semble que le monde professionnel résiste toujours et encore à l’envahisseur… mais plus pour longtemps !

L’allégresse…

Ces dernières années, les entreprises se sont tournées massivement vers les solutions de type portail d’intégration JEE, technologie alléchante dans son concept, permettant d’agréger divers contenus et permettant à des non-informaticiens de gérer la mise en page et l’assemblage de ces blocs, le tout formalisé par de nombreux standards garantissant une (théorique) indépendance vis à vis de la solution.

… la déprime

Cependant, avec du recul, force est de constater une certaine insatisfaction auprès des utilisateurs, administrateurs et développeurs : pendant que certains subissent en phase de développement la complexité des standards pour fournir des informations relativement simples, les autres se retrouvent à manipuler une IHM lourde, peu ergonomique, et peu dans la ligne « tornade Web 2.0 » qui touche le grand public.

Certaines solutions ont réagi en proposant des IHM modernes, telles que Light Portal, et surtout Liferay.

Mais au fond, la problématique ne provient-elle pas plutôt de la spécification ? Les portlets (JSR-168, JSR-286) ne sont-ils pas surdimensionnés et peu adaptés aux besoins les plus courants ? Comment ignorer ces sites spécialisés dans l’agrégation de contenu (mashup) tels que Netvibes ou iGoogle ?

Pourquoi utiliser des portlets plutôt que des widgets ?

Plusieurs éléments de réponse :

  • Les portlets ont été conçus initialement pour être une passerelle entre des applicatifs et le web, alors que les widgets n’ont pas cette notion d’intégration.
  • Les widgets ont probablement une connotation un peu négative de « gadget », peu professionnelle. On reste dans l’idée : « Oh, les widgets c’est juste bon pour les geeks linuxiens qui veulent la météo sur leur bureau, à coté de leur media player skinné à fond ».
  • Aucun standard ne régit les widgets, chaque acteur du marché utilise sa propre API.
  • Du fait de la multitude des spécifications existantes, et de leur instabilité, il est difficile de se tenir à jour sur les forces et faiblesses des widgets.
  • Possibilités applicatives peut-être moins étendues que les portlets.
  • Aucune plateforme coté serveur, ou très peu, ne permet l’agrégation de widgets.

Oui mais c’est en train de changer !

Concernant la standardisation, le W3C s’est emparé du problème. La première tentative de spécification a à peine 1 an. La dernière version vient tout juste de sortir, début juillet, et est basée sur l’étude des solutions fournies par les principaux acteurs du marché, c’est-à-dire Yahoo !, Microsoft, Google, Opera, et Apple.

On remarque l’absence de Netvibes, mais cette société a déjà commencé à se soucier de l’inter-opérabilité des widgets en mettant au point son Universal Widget API (UWA), garantissant en théorie la portabilité d’un composant Netvibes sous les environnements Google, Vista, Opera et Dashboard.

Pour l’instant, on trouve peu de conteneurs/gestionnaires de widgets côté serveur. Il existe Portaneo acceptant les Google Gadgets, mais cela reste une initiative isolée, la communauté attend un peu plus de clarté sur la standardisation en cours.

En attendant, les portails JEE ont réagi. IBM a fait sensation en annonçant que WebSphere Portal 6 supporterait les widgets Google. JBoss Portal 2.6, sorti le mois dernier, permet également d’intégrer les widgets Google. Même chose pour Liferay 4.2.

Conclusion

Cela montre deux tendances :

  • Les éditeurs ne peuvent plus ignorer la simplicité de mise en œuvre des widgets comparée à la complexité des portlets (un indicateur fort : le nombre de portlets disponibles, insignifiant par rapport aux milliers de widgets existants).
  • Google a gagné le 1er round dans la guerre de la standardisation qui s’annonce.

Maintenant que les premières plateformes sont disponibles, le monde professionnel est dans l’attente d’un retour d’expérience positif d’intégration de ces widgets dans un vaste système d’informations.

En attendant que les plateformes et les expériences fleurissent, occupez-vous, analysez les possibilités des widgets, vous ne serez pas déçus !

Un commentaire

  1. Pas faux du tout!

    En tant que responsable informatique en PMI, je réfléchi très sérieusement à mettre en place l’infrastructure suivante:

    – un serveur web php interne,
    – des services web qui consulte la bdd du/des progiciels de gestion et qui offrent des stats en direct
    – AIR (adobe) installé sur tous les postes clients
    – des widgets AIR déployés sur les postes clients qui consultent et affichent les web services

    Première maquette fonctionnelle: le responsable de production possède un widget sur son bureau Windows qui le renseigne sur les pourcentages de gâches de sa production en cours…

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