C’est reparti ! Après l’apéritif communautaire, et une courte nuit pour recharger ses batteries, Paris Web a de nouveau ouvert ses portes le vendredi, pour une deuxième journée de conférences.
Clever Age était là, en tant que sponsor premium, bien représenté sur la scène comme dans le public ! Et une nouvelle fois, la journée était à la hauteur de nos attentes…
Immediate inspiration
Denise Jacobs
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Métier
Ouf ! Une bulle d’oxygène que la conférence de Denise Jacobs au milieu du programme essentiellement technique de Paris Web. Écartant d’emblée l’idée communément admise que la création doit forcément être un acte torturé, Jacobs l’envisage davantage comme un dialogue entre soi et une entité : génies ou muses, les idées se promèneraient à l’affût d’individus capables de leur servir de canal. À nous d’être suffisamment ouverts pour l’accueillir, faute de quoi l’idée trouvera un autre hôte…
Cependant, l’inspiration n’est pas ce truc un peu mystique, un peu magique, complètement incontrôlable : quiconque peut la trouver à condition d’avoir un minimum de méthode.
Pour en être capable, il convient de procéder à quelques ajustements cérébraux, par exemple faire taire cette petite voix intérieure sinistre qui ne cesse de vous répéter à quel point vous êtes nul ! La méditation, un espace de travail situé loin des distractions potentielles, l’accumulation d’images inspirantes ou encore l’observation des choses simples qui nous entourent seraient des solutions pour que les concepts affluent à l’esprit.
Sans doute le propos aura-t-il un peu dérouté le public cueilli de bon matin ; néanmoins, cette conférence a eu le mérite de nous secouer les puces, et de nous rappeler qu’avoir tort nous force à explorer. L’inspiration est partout autour de nous, il suffit d’y être réceptif : une simple habitude à prendre ? En attendant, on pourra toujours jeter un œil aux slides de la conférence, aux bookmarks de Denise Jacobs, à Pinterest ou encore à Zootool pour titiller notre créativité !
Industrialisation de l’intégration Web : la révolution de l’artisan devenu ouvrier
Thomas Parisot
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Métier
Thomas Parisot ayant (très brièvement) été responsable des choix d’industrialisation ou de non-industrialisation chez Clever Age quelque part en 2010, l’enjeu était fort pour nous de découvrir le regard que Thomas pouvait porter sur ces problématiques avec le recul !
Au final, nous retrouvons la vision que nous lui connaissions et à laquelle nous adhérons avec lui : fermement critique de l’industrialisation incontrôlée et de la croissance pour la croissance (hourra les petites structures !), mais critique aussi du “DIY” abusif, et de la tâche répétitive par manque de volonté de mutualisation du savoir et des méthodes.
Trop d’industrialisation tue l’industrialisation !
semble-t-il nous dire ; mais pas assez d’industrialisation n’en tue pas moins la qualité
.
Un regret : la conférence rebondit fortement sur son atelier de Paris Web 2010, qui plantait les graines d’un sujet passionnant, et de la volonté de créer un recueil de bonnes pratiques d’industrialisation ; recueil dont nous avons entendu bien peu de nouvelles durant cette conférence, alors que nous l’espérions bien fort !
Ne manquez pas les slides de sa présentation.
Ga, Bu, Zo, Meu, ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Patrick Chanezon
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : KISS, Technologie
Patrick Chanezon, ancien de chez Google et travaillant maintenant chez Cloud Foundry nous a proposé un aperçu des technologies actuelles et ce qu’elles peuvent apporter pour simplifier la vie des développeurs.
Cette conférence était assez particulière puisqu’elle n’avait aucun support visuel. Une simple page Delicious contenant des bookmarks en lien avec le sujet était projetée. Avec l’intitulé annoncé, on s’attendait à passer un moment “divertissant”, mais il faut bien avouer que cette conférence était plutôt monotone.
L’orateur a passé une heure à déballer les unes après les autres des technologies actuelles qui simplifient les développements :
- Les API REST / AJAX et la “componentisation”
- Les différents type de “cloud” : Saas / Iaas / Paas, Cloud privé,…
- Intégration continue / IDE en ligne
- etc.
En clair, rien de bien nouveau pour ceux qui suivent un peu l’actualité.
Quelques remarques étaient néanmoins intéressantes, notamment la nécessité d’être prudent lors de l’utilisation de services externes (qu’il s’agisse d’APIs externes ou de solutions de cloud). Il y a des risques à devenir trop dépendant de ces services et dans la mesure du possible, il faut veiller à ne pas mettre tous ces oeufs dans le même panier.
La sagesse du web
Célinecélines
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Métier, UX
Occupy the web ! La conférence de Célinecélines sur le design thinking a soulevé une vague d’irréductible optimisme parmi ses auditeurs. Comment mettre du sens dans le design au sens large, afin de toucher le plus grand nombre ?
La conférencière a brillamment défendu l’idée d’un design flexible, d’une œuvre ouverte et évolutive, d’un écosystème intelligent capable d’évoluer et de grandir. En tant que concepteurs web, nous devons imaginer des choses simples et universelles, et en capitalisant sur les connaissances de nos utilisateurs.
Nos interfaces doivent répondre à une intuition : si on ne peut pas contrôler d’avance comment l’utilisateur interagira avec notre site ou notre application, on peut néanmoins influencer son comportement.
Avant même le marketing, le SEO ou la pub, c’est à l’humain qu’il faut penser quand on conçoit une application ou un site. Concevoir des choses simples que l’utilisateur pourra rapprocher de ses connaissances initiales permet de capitaliser sur son échelle d’apprentissage. Parmi les écueils à éviter, la conférencière nous a alerté sur le danger des métaphores trop compliquées : un bon design est un design transparent.
De même, espérer produire tout de suite une œuvre parfaite est une utopie : Célinecélines nous invite au contraire à envisager le design de façon darwinienne, c’est à dire un design mis en ligne rapidement, qui sera amené à évoluer et à grandir avec ses utilisateurs.
Plus qu’une conférence, c’est une petite graine de réflexion que Célinecélines a planté en nous : elle a su nous faire réfléchir avec elle à la portée émotionnelle de notre travail. Remettre de l’humain dans une machine qui s’est emballée un peu vite, en somme…
Ne manquez pas ses slides !
The mobile browser world
Peter-Paul Koch
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Mobile
Peter-Paul Koch (@ppk) est un expert sur la compatibilité des navigateurs, spécialisé depuis quelques années sur les navigateurs mobiles.
Sa conférence nous a proposé un tour d’horizon du marché mobile actuel à travers des explications sur la “stack” mobile : Opérateur, Matériel, OS, Navigateur. Cette présentation de l’histoire de ce marché était digne d’un bon épisode de Dallas. Vu le nombre d’acteurs, de produits, d’alliances, de rachat, … PPK nous livre sa conclusion : It’s complicated
.
Par exemple, même si une grande partie des navigateurs mobiles sont basés sur Webkit, le problème n’en est pas pour autant résolu=. En effet Webkit n’est qu’un moteur de rendu et beaucoup de choses dépende du matériel, de l’interfaçage avec le réseau, clavier, interface tactile, … De plus les versions embarqués dans les différents mobiles peuvent être très différentes.
Comment les développeurs peuvent donc s’y retrouver dans cette jungle ? Quels navigateurs faut-il cibler pour toucher un maximum d’utilisateurs sans y passer des semaines ? L’important est de regarder les statistiques globales ou de votre pays. Mais attention, il est également primordial de prendre en compte le contexte de votre site (en fonction de la population ciblée, vous travaillerez prioritairement sur leur mobile de prédilection).
Cette conférence nous a présenté un bon aperçu de l’ensemble du marché, mettant en lumière pourquoi ce marché est compliqué. Des principes simples mais qui méritent d’être entendus et appliqués nous donnent de bonnes pistes sur lesquelles s’appuyer pour cibler nos futurs développements mobiles.
Slides : http://www.quirksmode.org/presentations/Autumn2011/parisweb.pdf
La typo, mon navigateur et moi
Jérémie Patonnier
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Typographie
Faut-il que Jérémie soit un orateur convaincant, doublé d’un collègue sympa et que le sujet m’intéresse pour me faire louper la venue de PPK à Paris Web ?
Heureusement, Jérémie a parfaitement répondu à la demande et nous a exposé par le détail tous les mécanismes et les bonnes pratiques qui en découlent pour faire de la typographie sur le Web.
C’est pourtant assez compliqué : systèmes d’exploitation, méthodes de lissages, navigateurs, polices personnalisées via CSS ; autant d’obstacles pour bien maîtriser son rendu.
En un mot : testez ! C’est crucial pour s’assurer que votre police de caractère est suffisamment robuste à l’épreuve du Web. Et du coup, je suis ravi d’avoir apporté ma contribution au sujet en traduisant le Web Font Specimen.
Seul regret : ne pas s’être plongé dans les outils de créations de fontes pour mieux en comprendre le fonctionnement. Mais le format de la conférence aurait sans doute été trop court.
La présentation de Jérémie est déjà en ligne !
Le web développement durable : Green IT à toutes les sauces
Christophe Clouzeau
Format : Mini Conférence | Durée : 15 min | Thème(s) : Green IT
Parler d’écologie et d’impact environnemental pendant Paris Web était une excellente idée ! Christophe Clouzeau bénéficiait en outre du grand amphi pour sensibiliser un public curieux.
Le conférencier a choisi de nous soumettre quelques chiffres clés pour nous faire prendre conscience de l’impact de nos métiers sur l’environnement. Et ça fait mal ! Saviez-vous que 6,6 milliards d’arbres sont nécessaires pour compenser, chaque année, les émissions de CO² des centres informatiques ?
Quelques solutions faciles à mettre en œuvre plus tard, et le rythme de Paris Web reprenait déjà son cours. Certes le format des mini-confs est un peu juste pour permettre un traitement de fond du sujet, mais au moins, cela a eu le mérite d’être dit.
Le KISS des OS
Franck Paul
Format : Mini Conférence | Durée : 15 min | Thème(s) : KISS, Standards
Sous ce titre énigmatique (malheureusement trop), Thierry Stœhr est venu nous brosser en 15 minutes l’importance des formats ouverts. Un sujet difficile, mais traité avec brio aussi bien sur la forme (il s’est amusé à présenter sa mini-conférence entièrement à l’envers : de la conclusion à la présentation) que sur le fond.
« Il voit des formats partout » (dans le monde du virtuel et le monde réel) et il en voit surtout les limites lorsqu’ils ne sont pas ouverts. Quels seront vos coûts ensuite lorsqu’il faudra migrer ?
Thierry est le maître des lieux sur Formats ouverts, n’hésitez pas à consulter son site pour en savoir plus.
Javascript As A Programming Language
Marco Cedaro
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Javascript
Marco Cedaro est un développeur client chez Spreaker, avec un intérêt particulier pour javascript. Le fil conducteur de sa conférence apparaît dès le départ : Javascript Is A Programming Language.
Javascript a longtemps souffert d’une mauvaise réputation auprès des développeurs des autres langages. En effet, on a souvent critiqué le manque d’outils, de librairies, de communauté, …
Mais l’écosystème javascript est en pleine mutation et les développeur n’ont plus à avoir “honte”. De plus en plus d’outils voient le jour, les conférences dédiées à Javascript se multiplient et on comment même à l’utiliser sérieusement côté serveur.
Une des clés pour pouvoir intégrer réellement javascript dans le processus de développement est l’intégration continue. Une panoplie d’outils nous permet d’y arriver. Par exemple : JSHint pour l’analyse de code, jsTestDriver pour l’éxécution des tests, sinon.js pour la mise en place de “mock”.
Le message est passé, Javascript est un vrai langage de programmation. Charge aux développeurs client de faire passer le message pour montrer qu’il a sa place au sein de l’ensemble de la chaîne de production logiciel.
Ne manquez pas les slides.
L’OpenData : une évolution culturelle, politique et technique
David Larlet
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : OpenData, Sémantique
David a adopté un format didactique assez intéressant pour sa conférence au sujet d’OpenData. Écran blanc en début de présentation, il nous invite à une discussion autour de la question de la libération des données et, au fil des explications permettant de positionner le sujet, il remplit peu à peu le tableau avec les sujets clés regroupés sous le terme fourre-tout “OpenData”.
L’OpenData, explique David, commence par la mise à disposition publique de données à valeur par les organismes – administrations, entreprises, collectivités – qui les détiennent. Après avoir abordé le succès de certaines initiatives – notamment celle de la ville de Rennes ou celle de la plateforme OpenData britannique – David s’est attaché à expliquer les intérêts d’une telle mise à disposition publique de données :
- possibilité d’assembler des données (par exemple, on pourrait imaginer la recherche de trajets mêlant métro et Velib’, actuellement impossible) ;
- possibilité pour les développeurs de créer des applications diverses et variées, avec des ergonomies plus recherchées que les applications officielles (applications mobiles par exemple, mais aussi des widgets, des applications pour les réseaux sociaux, des clients pour les systèmes d’exploitation non supportés par les applications existantes) ;
- possibilité de créer de nouveaux services, plus riches en fonctionnalité que ceux disponibles aujourd’hui.
Comme l’a montré la discussion qui a conclut la conférence, la mise à disposition de données pose différents problèmes – de format, de stabilité dans le temps, de versionning aussi – qui ne sont pas toujours évidents à aborder et à traiter. Quoi qu’il en soit, le fait de mettre à disposition des données constitue un premier pas important, peu importe leur format, avant d’envisager la convergence vers un formalisme commun permettant de s’approcher un peu plus concept de “Web des données” introduit par Tim Berners Lee…
SEO, mobilité et accessibilité : la sainte trinité d’un développement Web inclusif
Denis Boudreau
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : Accessibilité, Mobile, SEO
2011 : l’accessibilité web est toujours un mot qui fâche, et une démarche toujours perçue comme une contrainte.
Pourtant, on peut dresser un parallèle entre elle, le SEO et le développement adapté aux périphériques mobiles. Alors, pourquoi ne pas vendre de l’accessibilité indirectement, via des prestations SEO et mobiles ? Ainsi, il serait possible d’appliquer une petite partie des recommandations WCAG, et de continuer la montée en accessibilité d’un projet de façon progressive – plutôt que de ne rien faire du tout.
On ne présente plus la nécessité de concevoir des applications et sites web accessibles aux auditeurs de Paris Web. Pourtant, la conférence de Denis Boudreau avait tout d’un plaidoyer pour l’accessibilité. Un peu trop de théorie, pas assez de retours d’expérience sur ses recommandations.
Peut-être que cette conférence aurait pu servir de point de départ à une liste collaborative de bonnes pratiques pluridisciplinaires ? C’est la formulation de cette liste et la communication autour d’elle qui accentueraient moins l’accessibilité que sur les bénéfices en terme de SEO et de mobilité. Enfin, c’est juste une idée.
Toujours est-il que Denis Boudreau a prêché la bonne parole à des auditeurs convaincus, en dépit d’une prestation orale très sympathique comme toujours.
HTML5 pour l’écriture d’applications cross-devices : challenges et solutions
David Rousset
Format : Conférence | Durée : 1h | Thème(s) : HTML5
Un Microsoftien qui vient nous parler de portage d’une application Silverlight en technologies ouvertes, nous sommes déjà intrigués ! Mais quand ce même Microsoftien arrive, et déballe dès son arrivée sur scène du second degré très intelligemment mené sur le positionnement ambigu de Microsoft, nous voici conquis !
Le pragmatisme est à son comble : David Rousset avait une petite envie de prendre un petit jeu en Silverlight, et de voir en combien de temps il le porterait en technologies Web ; alors il l’a fait, et il vient nous en parler ! D’écueils en écueils, de bidouille en bidouille, il explique comment chaque technologie ouverte l’a aidé à s’en sortir, ou au contraire lui a pris beaucoup de temps. Il conclut avec des « j’aurais mieux fait de », et nous voici enrichis des enseignements de son calvaire !
Deuxième effet KISS-cool de la conférence : ses références à des spécifications présentées comme standard par Microsoft (mais pas par David !) alors qu’elles n’ont pas été validées par le W3C finissent par faire bondir de sa chaise Daniel Glazman, le co-chairman du CSS Working Group, qui se trouve être dans la salle, et la rencontre frontale tourne au duo comique bon enfant !
Voir les slides.
Maîtriser l’imprévu et le facteur humain dans votre conduite de qualité : la charte CATEEA
Rudy Rigot
Format : Mini Conférence | Durée : 15 min | Thème(s) : Métier
Si vous l’ignorez, sachez que Rudy possède un incroyable talent. Outre la qualité de sa présentation, rythmée, enthousiaste et drôle, le fond de son discours est tout autant intéressant ! Et nous aurions bien du mal à dire le contraire quand au quotidien, ses méthodes se vérifient sur nos projets communs.
Cette « mini-conférence » proposait de définir une charte méthodologique de gestion de projet favorisant l’intervention continue des différents acteurs et experts de ce projet. Le principe fondateur de cette démarche consiste à dire qu’un expert, prenons-le, pour l’exemple, développeur, n’aura pas à prendre de décision qui ne concernent pas sa propre expertise, et ce, à tout moment du projet qu’il soit.
S’il se présente une problématique d’ergonomie en phase de développement, l’expert ergonome intervient et apporte la solution. L’expertise est donc préservée, peu importe l’occupation de chacun (qu’il travaille encore sur le projet ou non).
Ainsi, chaque intervenant d’un projet reste concerné durant l’ensemble des phases de réalisation du projet. Chaque intervenant intervient sur des problématiques qui lui sont propres.
Chaque intervenant participe à la bonne tenue de la qualité du projet même s’il n’est plus prévu qu’il intervienne. Autant l’équipe que le commanditaire apprécient la bonne réalisation de la mission.
Cette méthode se propose sous la forme d’une charte non contractuelle répondant au doux nom de CATEEA pour « Collaborative Achievement Through Everyone’s Expertise Acknowledgement » (Réalisation collaborative basée sur la reconnaissance de l’expertise de chacun). Et si vous choisissez de l’appliquer à vos propres projets, n’hésitez surtout pas à nous faire parvenir des retours d’expérience.
Les données ouvertes et liées (Linked Open Data) pour les allergiques au RDF
Olivier Thereaux
Format : Mini Conférence | Durée : 15 min | Thème(s) : Ergonomie, UX
Malgré toute notre bonne volonté, nous n’avons pas pu couvrir cette conférence.
Table ronde des navigateurs
Dominique Hazael-Massieux, David Rousset, Karl Dubost, Paul Rouget et Sam Dutton
Format : Conférence | Durée : 1 h | Thème(s) : HTML5, Mobile, Navigateurs, Technologie
Quiconque touche du doigt les domaines techniques front-end du Web, apprend rapidement à ses dépends que le support des navigateurs est un domaine très complexe à appréhender ; et quiconque s’intéresse plus avant à la question, s’aperçoit que la problématique est beaucoup plus humaine à l’échelle organisationnelle des éditeurs que ce que l’on croit.
Alors, quoi de mieux pour résoudre cette « guégerre » historique, que de réunir sur une même scène les humains de ces mêmes éditeurs, arbitrés par le W3C en personne !
Toutefois, malgré la présence de tous les navigateurs majeurs (à l’exception d’Apple Safari), le débat semble moins percutant que nous l’espérions. Les navigateurs sont-ils réellement sur la voie de résoudre leurs bisbilles historiques, ou avons-nous à faire à une avalanche de politiquement correct ?
Une chose est sûre, comme le dira Paul Rouget (Mozilla) autour d’une bière après l’évènement : De toute façon, comment tu veux expliquer en une heure des problématiques qu’on met des mois ou des années à résoudre ?
Certes, Paul, certes ; mais l’espace d’une heure, nous aurions au moins pu entrevoir la réalité du terrain de bataille qui se joue là-bas, au-dessus des standard, dans le monde réel des contraintes marketing…
Principes d’ingénierie du développement Web
Benoit Piette
Format : Conférence | Durée : 1 h | Thème(s) : Métier
Malgré toute notre bonne volonté, nous n’avons pas pu couvrir cette conférence.
Crédits photo : Merci à Franck Paul et Sophie Masure.
karl
2 novembre 2011
En fait dans le monde des normes Web, les navigateurs n’ont jamais autant coopéré ensemble sur la création des normes. Et ce n’est pas du bisounours, c’est une réalité ouverte. On peut le voir au quotidien.
Ce qui est plus inquiétant est quand un acteur du Web utilise sa puissance et ses parts de marché pour imposer certaines technologies en cours de développement.
Sinon vraiment pourquoi chercher un combat alors que l’on a tous intérêt à justement travailler de façon pacifique.
Rudy Rigot
3 novembre 2011
De mon côté, je suis convaincu de la bonne volonté technique de la concurrence constructive entre les navigateurs ; seulement, dans concurrence constructive, il y a quand même « concurrence » !
Si la progression technique est sans doute bon enfant et mue d’un travail commun, alors la concurrence se situe sans doute dans les autres aspects des entreprises que sont Mozilla, Opera Software, Microsoft, Google, etc… (peut-être les aspects stratégiques ? Les responsables de la collection des données utilisateurs chez Google ? Les responsables des négociations de financement avec les FAI chez Opera ? Presque tout le monde chez Microsoft ?) (huhu)
Dans tous les cas, je pense que si un des acteurs en jeu ne trouvaient pas l’intérêt personnel d’entrer en concurrence avec les autres, il se retirerait sans doute de la compétition, car sur leur socle commun, l’intégralité des navigateurs en jeu (ou presque !) atteint quand même des qualités très satisfaisantes aujourd’hui.
J’imagine qu’au final, le regret ressenti par le public était d’avoir l’impression d’un discours donné par une seule structure (cette homogénéité est très rassurante, je suis d’accord !), quand ils avaient plutôt envie d’entendre parler des différences entre les uns et les autres.
karl
3 novembre 2011
J’entends bien. C’est intéressant de voir qu’il y a une recherche du sensationnalisme, du sang, etc. On ne change pas la nature humaine.
Pour revenir à la mise en relief de certaines différences, les produits des différentes compagnies ne se placent pas forcément dans les mêmes marchés et avec les mêmes contraintes.
Exemple 1
IE (Microsoft), Safari (webkit-Apple), Chrome (webkit-Google), Nokia et de nombreux autres ont des navigateurs qui sont financés par leur compagnie mère et ne sont pas des produits pour faire de l’argent, mais pour conserver un marché.
Firefox (Mozilla), Opera (Opera), UCWeb (UCWeb), (NetFront) Access, etc. sont des produits qui ont besoin de leur part de marché pour survivre. En cela ils sont de vrais produits.
Exemple 2
Opera est une compagnie vendant son navigateur. Opera est très populaire sur le marché des mobiles et dans les pays en voie de développement. Le navigateur répond à des besoins et des configurations matérielles limités. C’est en gros le navigateur des personnes qui sont les « délaissés » de la technologie. Un autre marché de Opera est l’intégration du navigateur partout de façon invisible sur les matériels à faible capacité : téléphone, TV, console de jeux, etc. Opera est présent dans de nombreux contextes inconnus des utilisateurs et non visible sur le Web.
Mozilla est une compagnie open source tirant ses revenus de l’industrie publicitaire. Firefox se place sur le choix des utilisateurs comme navigateur alternatif par rapport aux autres navigateurs avec des agendas commerciaux. Cependant à cause de la structuration de l’organisation de façon commerciale, la dynamique devient très similaire aux autres. C’est une position difficile pour eux pour le futur à venir mais pourtant très intéressante.
Microsoft est une compagnie logicielle. Internet Explorer est un navigateur qui se place comme le produit de l’univers Microsoft et qui est très fortement intégré au système. cela leur a posé des problèmes dans le passé. Ironiquement toute le monde tente de faire des WebOS ce qui est exactement ce que Microsoft faisait. Je pense qu’ils ont le droit d’être amer.
Apple est un vendeur d’électronique. Avec Safari, Apple a créé un moteur de rendu qui existe partout dans leur produit. Ils ont donc pris le parti d’utiliser les technos Web comme outil de rendu dans de nombreux contextes de produits. Leur business n’est pas vraiment le software, ni le contenu (comme certains pensent) mais la vente de matériel. Et tous les produits logiciels sont créés pour rentrer dans ce modèle de vente de matériel. Ils pousseront donc en priorité ce qui leur permet de répondre à ce modèle.
Google est une agence de publicité. Chrome est un des produits qui doit être le plus transparent possible (dans le sens de performances) afin de permettre les gens de partager leur contenu à travers Google. Plus les gens gèrent, transmettent leur contenu à travers des applications (Web) Google et plus Google a un profiling intéressant des utilisateurs et donc peut vendre de la publicité ciblée. Leur coeur de business sont les données personnelles afin de les monétiser.
David, biologeek
4 novembre 2011
Merci pour le compte-rendu, ça donne envie de voir certaines vidéos :)
Concernant la table ronde navigateurs, j’ai du mal à voir quelles étaient les attentes à ce sujet (sachant qu’une année il y avait effectivement eu du sang et au final c’était pas constructif).
@Rudy : il est un peu illusoire de croire que les enjeux stratégiques soient révélés aux concurrents (lors d’une table ronde à ParisWeb).
Peut-être qu’une synthèse des points récents où justement il y a eu concurrence et qui ont aboutit à une collaboration entre les différents acteurs pour standardiser tout ça via le W3C aurait permis de mettre en avant l’émulation qu’il y a entre les navigateurs. Et pour ne pas faire trop bisounours, il était aussi possible de montrer qu’il y a eu des échecs à ce niveau.
Ça aurait aussi été l’occasion de montrer que le W3C est un peu plus qu’un validateur…
Nicolas Catherin
4 novembre 2011
J’imagine qu’un public passionné, en fin d’une seconde journée bien fournie, aurait souhaité un peu plus de troll (c’est en tout cas ce que j’entends derrière cette soif de bain de sang !).
Vous avez peut-être simplement pris à contrepied ce fantasme que nourrissaient les gentils geek que nous sommes. Et peut-être que 50 minutes, c’était trop court, finalement, pour aborder les choses aussi sérieusement :-)
Rudy Rigot
4 novembre 2011
Déjà, merci Karl pour ce détail sur les modèles des navigateurs ; je pensais en savoir une très grosse partie, et j’ai appris plein de trucs ! :)
Ensuite, comme je disais, de mon côté, ce n’est vraiment pas du sang que je cherchais du tout ; par contre, l’intérêt pour moi d’avoir 5 bonshommes sur scène, c’était d’entendre 5 voix s’exprimer, et pas juste une (c’était vraiment l’impression que ça donnait)
Mais certes, je veux bien croire que sur les aspects techniques, il n’y a plus ou moins qu’une seule voix sur tous ces navigateurs, et Paris Web reste une conférence pas mal axée technique, donc dans le fond, ça a du sens ; c’est juste naturellement un peu décevant de voir 5 personnes et d’entendre 1 seul discours.
dboudreau
8 novembre 2011
Merci pour ce compte-rendu. À la lecture, je réalise deux choses : vous aviez tout à fait raison et je ne m’étais pas aperçu de la place qu’occupait le côté sensibilisation dans ma présentation. Du coup, ça me semble d’une telle évidence maintenant que j’en suis un peu mal. Mais je m’en remettrai, je vous l’assure! ;p
Et promis, l’an prochain (si on me réinvite bien sûr), je ne commettrai pas la même erreur! :)
Marie Guillaumet
9 novembre 2011
Salut Denis ! Merci pour ta réaction :) Ta conférence avait le mérite de rappeler que la prise en compte de l’accessibilité web n’est toujours pas un réflexe.
J’ai bien aimé ta proposition de l’inclure dans un scope plus général mêlant SEO et mobilité, puisque ce sont « les sujets à la mode » plus enclins à bénéficier des budgets spécifiques.
Comme je te le disais sur Twitter, moi j’attendais des recos plus concrètes…
Toutefois, ce rappel théorique aura sans doute été utile, car au-delà des professionnels du web adeptes des bonnes pratiques qui constituent le cœur du public de Paris Web, ta conférence sera sans doute regardée plus tard en vidéo par des gens qui maîtrisent peut-être un peu moins le sujet, et à qui tu auras donné quelques billes pour mettre le sujet sur le tapis en interne.