· Réactions à chaud

La « Facebook Fatigue », un virus contagieux ?

Que ce soit par sondage empirique autour de soi ou en parcourant diverses études, le phénomène prend de l’ampleur. On lui a même donné un nom : la « Facebook Fatigue ». Il faut avouer que le passage forcé à la page personnelle au format Journal (Timeline), dont l’intérêt n’est pas compris par grand monde (help needed ! pour ma part), n’est pas franchement une réussite. Personnellement, je suis irrité de voir ma vie résumée à mon activité Facebook. J’aime pas !

Côté étude plus factuelle, la dernière Wave de GlobalWebIndex montre une érosion du phénomène :

  • Le nombre d’inscrits sur Facebook ne progresse plus que dans les pays émergents. Le déclin est entamé aux US ;
  • La quasi-totalité des interactions par profil (envoyer un message, jouer à un jeu, faire des cadeaux, etc…) diminuent depuis un an.

Enfin, si on ajoute le montant délirant de la transaction du rachat d’Instagram : 1 milliard de dollars (à priori négocié en 3 jours par Mark Zuckerberg, sans aucun conseil externe) pour une boite créée il y a 18 mois et comptant 9 salariés … On se dit qu’on ne vit tellement pas dans le même monde et que le divorce est peut-être la solution.

8 commentaires

  1. Rudy Rigot

    Pour relativiser, il manque tout de même l’un des deux ingrédients indispensables pour affaiblir Facebook :

    1- soit un recul global du Web social (il se décentralise, mais reste fortement attendu et utilisé par les internautes)

    2- soit un challenger généraliste qui parvienne à faire autant consensus (Google essaie bien à gros renforts d’investissements, mais pour l’instant, ça ne marche pas terrible)

    D’une manière ou d’une autre, les plateformes sociales généralistes ont un intérêt qui est proportionnel à la quantité de population qu’elles recouvrent ; tant qu’un challenger ne met pas en danger les chiffres de Facebook, je ne pense pas que les fluctuations de son utilisation n’aient à l’effrayer à moyen terme.

  2. Ça fait longtemps que facebook est fortement sur-évalué, je pense pas que l’éclatement de la bulle soit pour bientôt mais le jour où ça se produira, ça risque de faire mal.

  3. Frédéric Bon

    @Rudy:
    Côté généraliste, la progression de Google+ (maintenant 2ème réseau derrière Facebook) est tout de même à suivre.

    Et je pense qu’il faut regarder dans la direction de réseaux plus spécialisés. LinkedIn est un bel exemple de réseau spécialisé qui fait parfaitement le job quand on cherche à recruter, s’implanter dans un nouveau pays, trouver des experts … Le fait que ce réseau ait atteint une taille critique lui attribue une valeur d’usage hyper forte. Ce schéma devrait se reproduire sur des réseaux plus spécialisés (réseau autour du sport, de la gastronomie, de l’investissement dans une région …) que Facebook qui est devenu une sorte de pot-pourri des états d’âme mais qui n’apporte pas grand chose au final. La difficulté pour ces réseaux va bien être de réunir et de faire interagir une large majorité des acteurs de sa cible (et ça se compte par forcément en millions).

  4. Xavier Rivoire

    La façon dont Facebook s’est approprié Instagram est effectivement peut-être révélateur d’une réaction en mode « panique » de Mark Zuckerberg.
    L’approche généraliste de Facebook (nébuleuse et dérangeante en ce qui me concerne) semble l’obliger à veiller à tout ce qui se passe dans la bulle internet et à réagir de façon épidermique pour ne pas laisser des acteurs de niche à l’instar d’Instagram prendre de la vitesse et leur voler la vedette.
    Cette stratégie dans laquelle Facebook s’est auto-enfermée est particulièrement couteuse, contrairement à celles des autres réseaux sociaux positionnés sur des niches spécialisées plus faciles à contrôler.
    Je fais parti des utilisateurs qui ne souhaitent pas s’adresser à des acteurs capables de tout mais plutôt à des acteurs spécialisés, experts de leur domaine, proposant des services fiables et maitrisés. Mais c’est presque un autre débat…
    Quoiqu’il en soit, que Facebook joue en « no limit » quand il sent qu’on pourrait venir le chatouiller ne serait-ce que sur une partie de son indéfinissable et trop général périmètre n’a (je l’espère) qu’un temps.
    Mark Zuckerberg, constatant le succès d’Instagram et sa facilité à lever 50 millions de dollars en peu de temps, ne s’est pas posé de question et a très vite envoyé du gros pour tuer ce challenger dans l’oeuf. Ce n’est certainement pas une coïncidence et plus surement révélateur, en parallèle d’un taux d’utilisation visiblement en baisse, d’un (premier) signe d’inquiétude de la part de Marko.
    Et ce signe, quelque soit l’aversion ou l’intérêt qu’on porte à Facebook, reste de mon point de vue une bonne nouvelle pour tous.

  5. Rudy Rigot

    @Fred : Oui oui, je ne remets pas du tout en question que les réseaux sociaux spécialisés ont une valeur ajoutée plus intéressante, ça a beau être subjectif, je suis totalement d’accord avec toi !

    Par contre, aussi longtemps qu’il y aura des internautes intéressés par le Web social et qui ne savent pas trop précisément ce qu’ils cherchent, il faudra un réseau social généraliste hégémonique, Facebook ou autre.

    Pour les statistiques d’usage de Google+, attention à prendre en compte les utilisateurs auxquels on a un peu forcé la main, et qui n’utilisent pas le service pour autant, combiné au fait que Google publie les chiffres des utilisateurs qui se connectent « à un service Google », mais pas à Google Plus spécifiquement. Plus d’infos ici : http://arstechnica.com/gadgets/news/2012/01/google-doubles-plus-membership-with-brute-force-signup-process.ars

  6. @XRi: Mettre une valo tellement haute sur Instagram peut être vu comme une tentative de maintenir une valo délirante de Facebook lors de l’IPO. Mais je pense qu’ils vont se planter. Soit l’intro n’aura pas lieu, soit ce sera un bide bien plus retentissant que Groupon.

    En tout cas, j’aurais un service social à vendre, j’irais vite voir Marco pour lui survendre pendant qu’il finit sa formation d’apprenti financier ;-)

  7. Aurélien Masfrand

    D’après les statistiques, entre les inscrits et les personnes qui ont utilisé facebook au moins une fois depuis 1 mois on est à 50%.

    Ce que je ne trouve pas déconnant, vu l’age du réseau.

    Par contre Google+ est aussi à 50% d’utilisation. Fatigue plus rapide ou cause dû à la main forcé de Google pour l’inscription ?

  8. « SAN FRANCISCO, 23 avril (Reuters) – Le site de réseau social Facebook a annoncé lundi une baisse séquentielle de son chiffre d’affaires au premier trimestre, enregistrant sa plus mauvaise performance depuis au moins 2010 … Le chiffre d’affaires, qui a représenté 1,06 milliard de dollars de janvier à mars, a baissé de 6% par rapport aux trois derniers mois de 2011. »

    Bref, l’intro en Bourse pour 100 milliards de $ … c’est pas gagné (soit une valo espérée de plus de 100 $ par inscrit – 900 millions d’inscrits en Avril 2012).

    PS: toujours pour relativiser: en Avril 2012, Facebook compte 3539 collaborateurs.

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